VOUS SOUVENEZ-VOUS DE LA SOCIÉTÉ DES LOISIRS QU’ON NOUS PROMETTAIT IL Y A UNE VINGTAINE D’ANNÉES? LES NOUVELLES TECHNOLOGIES, DISAIT-ON, DEVAIENT NOUS APPORTER UN MONDE MEILLEUR, OÙ IL SERAIT PLUS FACILE DE CONCILIER TRAVAIL ET FAMILLE. MAIS LE FAIT EST QUE POUR BIEN DES GENS, CES PRÉDICTIONS NE SE SONT PAS RÉALISÉES. BON NOMBRE D’ENTRE NOUS PASSENT LEURS JOURNÉES À COURIR APRÈS LE TEMPS, JONGLANT AVEC LE TRAVAIL, LES ENFANTS, LES PARENTS ET TOUTES LES OBLIGATIONS QUI S’ENSUIVENT.
Les grands décideurs prennent la chose au sérieux. Des études menées auprès des Canadiens démontrent que le stress au travail a connu une hausse vertigineuse au cours des dix dernières années. Linda Duxbury, professeure de commerce à l’Université Carleton, rapporte notamment qu’au lieu d’améliorer les choses, la technologie occasionne un stress pour plus de 60 pour 100 des travailleurs canadiens et une plus grande charge de travail pour 70 pour 100 d’entre eux. Les Canadiens indiquent comme autres facteurs de stress les restructurations au travail, la sécurité d’emploi précaire, la compétitivité accrue et le fait d’avoir à s’occuper non seulement de leurs enfants mais aussi de leurs parents âgés.
Pas étonnant donc que le rapport gouvernemental de 1999 sur la santé de la population canadienne annonce d’entrée de jeu que tous les Canadiens devraient pouvoir profiter de conditions de vie et de travail favorables dans toutes les collectivités.
Créer ces conditions est un défi que les milieux d’affaires, dont Postes Canada, ont entrepris de relever. Appuyées par l’Institut national de la qualité (INQ), de nombreuses entreprises canadiennes travaillent activement à promouvoir la santé dans leur milieu de travail.
La santé au travail n’est plus seulement une question de sécurité; la définition est maintenant beaucoup plus large. Aujourd’hui, un milieu de travail sain est un milieu sans risque pour la santé, qui favorise de bonnes habitudes de vie et qui offre du soutien et des ressources aux employés afin de les aider à mener une vie satisfaisante au travail, à la maison et dans leur communauté.
« Mon objectif personnel est d’amener tous les employés à considérer Postes Canada comme un endroit formidable où travailler », confie Mary Traversy, nouvelle vice-présidente aux Ressources humaines à Postes Canada. « Je sais que c’est déjà le cas pour eaucoup d’employés. Et maintenant, nous avons une stratégie pour créer systématiquement un milieu sain pour tous. »
« Notre vision d’un milieu de travail sain englobe beaucoup de hoses », poursuit Nicole Goodfellow, directrice générale à l’Excellence du rendement des employés et l’une des forces derrière ’initiative sur la promotion de la santé au travail. « Avant, la santé, c’était l’absence de maladie, mais en réalité, la santé omporte aussi une dimension psychologique et sociale sur laquelle ouent plusieurs facteurs, comme le stress, le déséquilibre travail-famille et les obligations personnelles. »
Officiellement, Postes Canada a lancé son initiative nationale sur la anté au travail cet automne, en devenant l’un des principaux parrains de la Semaine nationale de la promotion de la santé en milieu de travail, qui a eu lieu du 21 au 27 octobre dernier. Mais officieusement, le travail a débuté des mois plus tôt. Un comité directeur multifonctionnel formé de 30 personnes de toutes les régions a en effet commencé à se réunir dès le mois d’avril pour déterminer les forces de l’entreprise en matière de santé au travail et les possibilités d’amélioration.
Mais comme le fait remarquer Nicole Goodfellow, « il y a 52 semaines dans l’année. Notre objectif est de transformer cette initiative en une stratégie d’entreprise permanente qui sous-tendra tout ce que nous faisons. C’est loin d’être une idée qu’on oubliera le mois prochain.
»L’un des éléments importants de l’initiative est ’organisation du travail. Par exemple, pour que les facteurs et commis des postes puissent exercer un contrôle sur leur environnement de travail, ils doivent pouvoir déterminer comment organiser leurs tâches. Les projets pilotes de Burlington (Ont.) et Kelowna (C.-B.) sont d’ailleurs un bel exemple de la façon dont on peut repenser les tâches.
Sur la bonne voie
L’entreprise a récemment évalué son milieu de travail en fonction des critères établis par l’INQ. Cette évaluation nous apprend que Postes Canada est sur la bonne voie.
À titre d’exemple, Postes anada a déjà en place un éventail de programmes qui respectent ou dépassent les exigences légales dans divers domaines : mesures pour faciliter le retour au travail et mesures d’adaptation pour les employés handicapés, programme de prévention des risques en milieu de travail, installations de conditionnement physique, programme d’aide aux employés (PAE), programmes sur les langues officielles et l’équité en matière d’emploi, politiques et formation sur la prévention de la violence en milieu de travail, etc. Au lieu d’avoir une foule de programmes et de services éparpillés, tout sera maintenant lié et intégré à la stratégie globale de l’entreprise sur la santé au travail.
« En gros, nous regardons ce qui fait qu’un emploi est intéressant, résume Nicole Goodfellow. Nous devons faire cet examen si nous voulons attirer des travailleurs compétents et les garder. Pour offrir un bon emploi dans un milieu sain, il faut plusieurs ingrédients : la confiance, pour que les employés se sentent respectés et informés; l’engagement, par le partage des mêmes valeurs; la esponsabilisation, pour que les employés aient une influence sur les décisions, les calendriers d’exécution et d’autres aspects de leur travail; et enfin, la communication, qui doit être claire et répondre aux besoins tout en faisant place à la reconnaissance. Nous voulons que Postes Canada soit un employeur de choix. »
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